Vera Clouzot - Reviews "Kachina" -
POPnews - 2000
Avant toute lecture plus approfondie, il est nécessaire de se reporter en bas pour éviter toute confusion qui serait préjudiciable à la compréhension du texte.
Ainsi, et enfin pourrait-on dire, le trio lillois de Vera Clouzot, Nicolas Fahy, Richard Huyghe et Pierre Laplace, revient nous proposer un troisième opus, "Kachina", après deux ans d'absence depuis l'excellent "The Moon When the Cherries are Ripe" et le non moins excellent premier album éponyme. A noter également la participation du groupe à plusieurs compilations (POPvolume#1, tribute to American Music Club). Ce troisième album se place cependant dans une optique différente dans la mesure où le chant, autrefois en langue d'Outre-Manche, est cette fois en français. Mais qu'avait-on à craindre lorsque l'on connaît la qualite d'écriture et les délicates harmonies musicales du groupe?
En fait, beaucoup, car le passage n'est pas anodin et pourrait avoir des conséquences potentiellement désastreuses : des paroles fades (que l'on analyse moins en anglais), un chant différent... Rassurez vous, ce ne sera pas le cas ici, la réussite est quasi-totale.
En effet, même si certains reprocheront des effets de voix un peu trop poussés à Pierre Laplace, victime de son retour à la langue natale, c'est oublier les superbes paroles composées par ce même Pierre, sans structure mélodique conventionnelle, dont les inspirations multiples (Sherman Alexie, ...) et torturées nous guident dans un univers obscur, oppressant par moments, dont l'atmosphère est encore accentuée par l'accompagnement musical extraordinaire (des arrangements superbes) pour lequel le trio initial (guitare, violoncelle, piano) a dû renforcer
sa formation de plusieurs instrumentistes (trompette, batterie, accordéon....) afin de peindre un véritable paysage musical. Ainsi, et même si le disque nécessite sûrement plusieurs écoutes pour pouvoir pleinement rentrer dans son intimité, on se laissera guider au travers de merveilleux morceaux tels que "L'Orage", vision apocalyptique, "La Meute", relent de désespoir, ou bien "Plain-Chant" et "Nomades". Mais c'est sur la divine "Sanguine" que l'accord parfait entre chant et enveloppe musical est atteint et ce titre à lui seul mérite que l'on s'arrête sur l'album. Ce même titre nous fera peut-être regretter la faiblesse de certains autres, mais c'est pêcher par envie d'excellence...
Au final, un disque pas nécessairement évident (sur lequel vous ne danserez pas le samedi soir (ou alors...), qui vous emmènera cependant bien plus loin que sur la piste), mais superbe que je vous invite à découvrir au plus vite, en attendant impatiemment le prochain.
Arnaud
PS : On aura pu lire ici ou là quelques belles aberrations qu'il est, à mon avis, indispensable de corriger: tout d'abord, non... un groupe dans lequel il y a un violon ou un violoncelle ne fait pas nécessairement du Louise Attaque, ensuite, non... un groupe avec un petit air enjoué (peut-être une trompette ???) sur un titre ne fait pas nécessairement de la salsa, et finalement, non... un groupe avec un accordéon ne fait pas nécessairement de la musette.... Je suppose que pour beaucoup, ceci était déjà acquis mais cela ne semble pas être le cas de tous....
Merci de votre discernement....
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